Libraires

Travailleuses et travailleurs
LIBRAIRES


Avec des membres du collectif Book-Bloc – Métiers du livre

 

Collectif Book-Bloc – Métiers du livre
(page facebook)

 » […] Le Bookbloc s’est formé en janvier, aux premières manifestations contre la réforme des retraites, sous l’impulsion de Carton plein, un collectif d’autodéfense des libraires, et de la CGT librairies. « On se demandait comment être visibles dans les cortèges, se souvient Sana, apprentie à Folies d’encre, au Raincy. On a repris l’idée, déjà baptisée Book Bloc, qu’avaient eu les bibliothécaires lors des grèves contre la réforme des retraites en 2020 » : défiler avec des couvertures de livres grand format, encollées sur carton plume et brandies comme des armes de défense (1). Sur cette vingtaine de « boucliers » figurent des livres en rapport avec les luttes (Grève générale, de Jack London, L’Entraide, un facteur de l’évolution, de Pierre Kropotkine, Prenons le pouvoir sur nos retraites, de Bernard Friot…).

Le fameux “métier passion”
« La réforme des retraites a été l’étincelle qui a permis de nous agréger. À la Fnac, ils sont nombreux et peuvent s’organiser, mais dans les librairies indépendantes, nous sommes par nature isolés, chacun dans une enseigne en tête-à-tête avec ses patrons, signale Sana, syndiquée à la CGT. Depuis, on se réunit en AG tous les lundis, on organise des soirées de soutien… et on se parle. » Le Bookbloc est ainsi vite devenu un cercle de parole, propice aux échanges entre libraires et apprentis. « La pénibilité de notre métier est très sous-estimée, témoigne par exemple (un autre) Pierre, la quarantaine, formateur et libraire en ligne. J’ai passé ma première IRM à 25 ans. Aujourd’hui j’ai les lombaires flinguées à force de porter des cartons.  » « Le Bookbloc recueille aussi des témoignages de harcèlement, de mauvais traitements, surtout envers des apprentis, souligne aussi Maxime, salarié à Mille Pages, à Vincennes. L’idée est de cartographier les librairies à problèmes. Puis d’interpeller l’École de la librairie [le principal organisme de formation des libraires, à Maisons-Alfort] pour qu’elle protège ses étudiants.

Pour gagner entre 850 (jeune apprenti) et 1 700 euros net (au mieux) par mois, le libraire exerce tout un tas de tâches plus ou moins pénibles, peu ou pas prises en compte à ses yeux. Manutention (démultipliée à Noël), horaires à rallonges, temps de lecture imposée en dehors des heures de travail, animation des réseaux sociaux, dimanches ouvrés… S’y ajoutent bien sûr la vente et le conseil aux clients, l’animation culturelle, et les rencontres avec les écrivains ou les éditeurs : le côté Grande Librairie de la profession, souvent invoqué en guise de complément de salaire. Libraire est un métier passion.  […] »

Source : Télérama, le 31 mars 2023


PRESSE :

 “La pénibilité de notre métier est très sous-estimée” :
le Bookbloc des libraires contre la réforme des retraites »

Article paru sur Télérama, le 31 mars 2023

Retraites : mobilisés, des libraires souhaitent “construire dans la durée”
Article paru sur Actualitté, le 27 février 2023