Festival des Derniers de cordée

« Mais alors moi, j’appartiendrais à cette petite bourgeoisie intellectuelle ? Oui, mais en même temps, je suis ouvrier, enfin je suis enfant d’ouvrier. Je viens d’un milieu prolétaire que je revendique encore aujourd’hui et dont je ne me suis jamais totalement débarrassé. Quand je suis devenu étudiant, j’ai rencontré pleins d’enfants de petits bourgeois intellectuels, qui me renvoyaient à ma condition de prolo… Finalement, et réflexion faite, je crois que j’ai le cul entre deux chaises… ».

Dans cette conférence gesticulée, Anthony Pouliquen interroge sa trajectoire personnelle, de la découverte de sa classe sociale à la construction de son désir révolutionnaire. Sa petite histoire s’entremêle ici avec la grande histoire, celle de la lutte des classes, des combats ouvriers, des conquêtes populaires. Celle également des trahisons et des renoncements de la petite bourgeoisie intellectuelle. L’occasion de faire entendre, à grand renfort de références cinématographiques, une autre histoire des classes sociales…

Des riggers et scaff-holders, des cordistes, des bergers, …
Comment présenter l’ensemble de ces activités dans une grande mise en scène ? Comment les faire s’articuler et évoluer de manière collaborative du sol à la cime des arbres, et passant par des cordes et des échafaudages ?
Voilà encore certains mystères que les Derniers de cordée vont devoir résoudre. Car ce qui est sûr, c’est que l’envie de s’amuser et d’en mettre plein la vue est bien là.

Le travail, c’est pas vraiment toujours marrant. Notamment parce qu’une des définitions du travail dans ce monde c’est de faire s’agiter des gens sans qu’ils sachent pourquoi et pour qui ils le font.
Mais pourtant, par bien des aspects toutes ces activités qu’on mène au jour le jour elles nous passionnent paradoxalement autant qu’elles nous aliènent.

Alors si pour une fois on sortait du cadre et on faisait tout ça que pour le plaisir ? Et pour le reste, ce qui est productif, urgent, valorisé, valorisable, et bien cette fois-ci l’objectif sera bel est de lui faire sa fête!

Comment ?

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Prix qui explosent. Profits des entreprises qui s’amassent, parfois de manière démesurée. Salaires qui stagnent, voire parfois qui diminuent.
Lutter pour des salaires décents s’est imposé comme une nécessité avec l’inflation. Une nécessité aussi de lutter pour la juste indemnisation des nombreux frais qu’on doit engager pour pouvoir aller travailler (transport, équipement, repas, logement lors des déplacements,…).

Débrayages spontanés d’une équipe, d’une entreprise. Mouvement de grève de secteurs entiers. Construction et tentatives d’instaurer d’autres rapports de force. D’une situation de travail à l’autre, les stratégies de lutte diffèrent et se ré-inventent.
L’occasion de faire un tour d’horizon de ces différentes expériences. De partager de nos stratagèmes déjà expérimentées, ou simplement imaginées pour le futur.

Présentation et échanges avec des membres du Collectif familles : Stop à la mort au travail .

«Suite à la mort accidentelle au travail de leur enfant, Fabienne et Laurent sont entrés en contact avec d’autres familles confrontées elles aussi, au drame de la mort au travail. Un « collectif familles » a vu le jour le 15 novembre 2022. A présent composé d’une vingtaine de familles, il permet à chacun d’échanger, de s’informer, de se soutenir et d’envisager des actions pour sensibiliser chacun à cette hécatombe invisible.
Nous estimons que nos actions sont légitimes, nous souhaitons apporter à tous une transparence sur un fait de société qui ne devrait pas être, mais qui, malheureusement, a touché plus de 645 familles en 2021.»

Plus qu’au prix de notre temps et notre sueur, le profit des entreprises se gagnent bien souvent au mépris de nos conditions de travail, de notre santé, voire même de notre vie.
Au mépris de notre intégrité physique. Mais bien souvent aussi au mépris des nombreux risques psychosociaux (pression, harcèlement, discrimination, …).
Pour inverser ces désastreuses tendances, les leviers sur lesquels agir peuvent être multiples, mais pour des résultats parfois longs à arriver et bien souvent insatisfaisants.
Comment exercer son droit de retrait ? Comment imposer aux employeurs de remplir leurs obligations ? Comment exiger des protections et formations appropriées ? Comment faire réduire les cadences et adapter les conditions de travail ? Quid de notre propre sensibilisation et des manières de lutter contre les pressions et mécanismes qui nous conduisent nous-même à nous mettre en danger ? Inspection du travail et voies judiciaires : entre outils et limites, comment s’en saisir sans y perdre toute son énergie ?

Face à la précarité des nouveaux statuts « uberisés » ou à l’auto-entrepreneuriat, et face à la nécessité de préserver et étendre les régimes protecteurs comme l’intermittence, de nombreuses luttes et débats sont aussi menées.
Comment mener cette lutte mais aussi comment la penser hors des spécificités de chaque corps de métier ? Comment trouver un terrain commun afin de garantir l’accès aux droits au plus grand nombre, pour que les victoires des uns soient aussi les victoires des autres ? Comment mener cette lutte pour l’acquisition de nouveaux droits dans un contexte général de régression des droits des travailleurs et travailleuses et d’augmentation de la précarité ? Comment la lutte (débrayage, occupations…) permet-elle d’accéder aux espaces de discussion avec les institutions ? A travers des retours d’expériences sur des luttes en cours, nous verrons ce qui nous rassemble et nous permet d’arracher de meilleures conditions d’existence pour les travailleurs et travailleurs précaires.